Synopsis
Un clown
Un jour, Un jour, bientôt peut-être
Un jour, j’arracherai l’ancre qui tient mon navire loin des mers.
Avec la sorte de courage qu’il faut pour être rien et rien que rien
Je lâcherai tout ce qui paraissait m’être indissolublement proche
Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler
D’un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements «de fil en aiguille».
Vidé de l’abcès d’être quelqu’un, je boirai à nouveau l’espace nourricier.
A coups de ridicules, de déchéances (qu’est-ce que c’est la déchéance ?), par éclatement, par
vide, par un totale dissipation-dérision-purgation, j’expulserai de moi
la forme qu’on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes mes semblables
Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille.
Ramené au-dessus de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée, ambition m’avait fait déserter.
Anéanti quant à la hauteur, quant à l’estime.
Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.
CLOWN,
abattant dans la risée, dans l’esclaffement, dans le grotesque, le sens que contre toute lumière je m’étais fait de mon importance,
Je plongerai,
Sans bourse dans l’infini-esprit sous-jacent ouvert à tous